Feuille d’information du 30 novembre au 6 décembre 2025
Entrer en « Avent » c’est veiller !
Une nouvelle année liturgique commence avec ce premier dimanche de l’Avent. Le mot « Avent » vient du latin adventum, qui signifie « avènement », « arrivée ». C’est le premier mot qui ouvre l’Evangile de ce premier dimanche de l’Avent : « L’avènement du Fils de l’homme ressemble à ce qu’il s’est passé aux jours de Noé » (Mt 24, 37-44). Quelqu’un va venir et c’est Jésus. Il n’est pas « un homme du passé », c’est un « homme du futur ». Jésus parle de sa venue ou de son « avènement » comme un événement qui va arriver. Aussi, la fête de Noël, qui approche, n’est pas pour nous une façon de faire semblant, comme si nous jouions à attendre quelqu’un qui est déjà venu et dont nous évoquons simplement avec nostalgie une vieille histoire merveilleuse. En Jésus se rencontrent le passé, le présent et l’avenir !
Ce dimanche, l’Eglise nous propose de réfléchir sur la venue de Jésus dans sa gloire, à la fin de temps, et elle se ressemblera à ce qui s’est passé au jour de Noé. Mais pourquoi aller plus loin et remonter au déluge et à l’Arche de Noé (cf. Gn 6-9) pour comprendre cette venue mystérieuse de Jésus ? En effet, le temps de « l’Avent », bien qu’il nous prépare immédiatement à la célébration de Noël, ne peut pas seulement être réduit à cette période « d’avant-Noël ». Aussi, la liturgie de l’Avent est censée préparer la venue de Jésus vers laquelle toute l’attente est orientée et prend sa signification authentique. Cette venue eschatologique, bien qu’elle échappe à notre imagination et à notre attente, Jésus la compare aujourd’hui à un événement historique bien connu dans la Bible : le déluge aux jours de Noé. Dans la Genèse, le déluge est présenté comme une punition de l’immoralité des hommes de ce temps-là : « Dieu vit que la méchanceté de l’homme se multipliait sur la terre : à longueur de journée, son cœur n’était porté qu’à concevoir le mal » (Gn 6, 5). Et Jésus rappelle dans l’Evangile : « Au jour de Noé : on mangeait, on buvait, on se mariait jusqu’au jour où Noé entra dans l’Arche. Les gens ne ‘se souciaient de rien’ ». Les gens se bouchent les yeux sur leur condition humaine et il leur faut « l’engloutissement » de la mort pour découvrir soudainement qu’ils ne sont pas immortels et qu’ils ont besoin de Dieu pour vivre.
Et nous sommes toujours « aux jours de Noé » ! L’humanité d’aujourd’hui, elle aussi, risque de tomber dans le piège du progrès matériel et technologique qui tend à nous endormir spirituellement. Aujourd’hui encore : on mange, on boit… on vend et on achète… Jésus vient au sein de nos préoccupations les plus ordinaires, sur nos lieux de travail, dans nos maisons, sur nos rues, dans nos rencontres amicales et familiales, … dans nos silences et nos prières. A tout instant, nous devrions être prêts à son « avènement », à sa venue. C’est justement le conseil de Jésus : la vigilance. « Veillez » ! Car là où les hommes ne peuvent voir aucune différence, c’est à ce moment-là que le Seigneur vient : « deux hommes qui seront aux champs : l’un est pris, l’autre laissé ; deux femmes en train de moudre à la meule : l’une est prise, l’autre laissée ». Veillez, c’est être prêt à faire face, c’est être constamment en position de garde, c’est le contraire de l’insouciance et du « laisser-aller », c’est se préparer à tout moment… La venue du Seigneur est tellement simple qu’elle nous paraît toujours inattendue. Toutefois, frères et sœurs, c’est l’Avent, soyez en avant ! Dieu voit la préparation minutieuse et discrète que chacun tient à cœur.
Bonne entrée dans l’Avent et bon cheminement vers Noël !
Père Narindra Augustin
