Dimanche 7 mars 2021 FIP, édito

Temple de pierre et temple spirituel

Feuille d’infos paroissiales – FIP du 7 au 13 mars 2021

Jésus bousculant les tables des vendeurs du Temple, et chassant les brebis et les bœufs : la scène, haute en couleurs, est l’une des populaires de l’Evangile. Elle est pourtant d’une grande gravité. Jésus nous rappelle vigoureusement que le culte de Dieu : l’adoration, la louange de notre Créateur, ne peut faire l’objet de calculs humains.

Il faut, en lisant cet évangile, se garder de deux raccourcis. Le premier est fréquent : Jésus porterait une critique violente contre le commerce, ou l’argent en général. Quand il y a commerce, il y a péché. Qui n’a jamais entendu (ou proféré ?) la plainte contre les « marchands du temple » de Lourdes ? Mais ceux qui l’entonnent sont heureux d’y acheter un chapelet, ou de recevoir une carte postale. A Lourdes, les commerces sont légitimes et utiles. De même, au Temple de Jérusalem. La Loi de Moïse prescrivait d’offrir sacrifices d’animaux, pour présenter à Dieu des demandes ou des actions de grâce. Ce que Jésus dénonce, c’est qu’ils prennent toute la place, au point de faire oublier l’essentiel : le culte spirituel.

Le deuxième serait une critique pure et simple du Temple et des institutions juives. Jésus ne dit-il pas que le culte que Dieu attend, c’est un « culte en esprit et en vérité » (Jn 4,23, lecture de ce jour pour les catéchumènes) ? Mais un culte « en esprit et en vérité », cela ne veut pas dire un culte purement mental, immatériel, « privé ». Cela veut dire un culte dans l’Esprit Saint, offert dans la vérité de toute notre personne. Jésus aime le Temple de Jérusalem. Il l’appelle « la maison de mon Père ». Il annonce un Temple nouveau, l’Eglise ; édifié par l’Esprit Saint, il sera plus beau que celui, en pierre, de Jérusalem. Mais à aucun moment, il ne méprise ce Temple de pierre, bâti par Salomon, dans lequel habitait la gloire de Dieu (ce que les Juifs appellent la Shekhinah), et où il est venu prier fidèlement jusqu’à sa dernière Pâque.

Nous aussi, nous avons besoin, comme au Temple de Jérusalem, de moyens matériels. Pour que s’édifie le Corps du Christ, nouveau Temple, avec les pierres vivantes que nous sommes, nous avons besoin d’une église, faite de pierre, de bois et de vitrail.

Très concrètement, ce dimanche a lieu l’appel du denier de l’Eglise. Cette année encore, comme dans toutes les paroisses catholiques du monde, vous serez appelés à participer à la vie matérielle de notre communauté. Je vous remercie pour votre générosité pendant l’année 2020, qui répond à des besoins très réels, mais qui constitue aussi pour nous un fort encouragement.

Par ailleurs, nous avons d’heureuses nouvelles concernant les travaux définitifs de notre église. Je vous rappelle qu’ils auront lieu de l’automne 2021 à 2024. Le projet, mené par la Ville de Paris, se précise. Nous utiliserons successivement la nef, puis le chœur et la crypte arc en ciel. Nous vous donnerons au printemps plus d’indications sur la conduite des travaux, mais tout s’organise au mieux pour que les activités pastorales continuent, et pour que les messes soient bien célébrées à Sainte-Anne, et non ailleurs comme cela avait pu être évoqué.

Enfin, je confie à votre prière les catéchumènes qui seront baptisés à Pâques. Ils sont quatre cette année. Ce dimanche, le 3e de Carême, a lieu le premier des trois scrutins qui accompagnent leur cheminement. Que leur engagement nous stimule et nous aide à nous préparer à renouveler les promesses de notre baptême !

Père Henri de l’Eprevier