Dimanche 10 octobre 2021 Feuille d’informations et Edito

Feuille d’informations – du 10 au 16 octobre 2021

 

 

Une épreuve de vérité

C’est en ces termes que Mgr Eric de Moulin Beaufort  évoque la publication du rapport de la CIASE, autrement connu sous le nom de « commission Sauvé » sur les abus sexuels dans l’Eglise.

Comment ne pas être effondré en prenant la mesure de ce scandale qui pendant des dizaines d’années a miné de l’intérieur notre Eglise. Comme ne pas être abattu par la prise conscience que nous avons de ces vies de victimes abimées parfois brisées, de familles déchirées, de drames personnels et collectifs provoqués.

Notre Eglise doit s’honorer d’avoir réalisé ce travail de vérité, en toute indépendance. Nous savons que ce qui touche l’église n’est pas exclusif, que ces drames sont présents dans le milieu sportif, dans l’école mais aussi dans les familles.

« Personne n’est bon sinon Dieu seul »
Dès lors, vers qui nous tourner, vers quoi ? Vers les Évangiles qui nous rappellent que l’Eglise n’est en rien parfaite. Dans l’Évangile de Marc, notamment, on découvre des disciples qui sont très loin d’être des superhéros : ils traînent des pieds, ils sont à côté de la plaque… Jésus confie son Église à un homme, Pierre, qui l’a trahi et renié publiquement !

Au-delà du choc des révélations, quel chemin s’ouvre à nous ?
Recteur du Centre Sèvres–Facultés jésuites de Paris, le théologien Étienne Grieu invite à regarder la réalité en face avant de chercher des réponses.

« Quand nous traversons des crises, quand nos fondations sont ébranlées, on s’aperçoit, souvent après coup, que l’Esprit Saint n’abandonne pas son Église. Il nous appelle à nous convertir, à nous renouveler en profondeur. Au milieu de ce cataclysme, nous croyons que quelque chose de neuf peut émerger. »

Dans le contexte présent, il faut peut-être approfondir notre réflexion sur l’appel du Pape et au chantier qu’il a ouvert sur la « Synodalité », pour une église organisée depuis sa base, ouverte  au  dialogue,  critique  sur  son  fonctionnement, attentive d’abord aux plus démunis et aux plus pauvres. La Synodalité, c’est mettre en œuvre un discernement communautaire pour une participation de tous les membres de l’église dans sa vie et sa mission afin que l’exercice de l’autorité soit mis au service de l’unité.

Cette orientation est déjà à l’œuvre dans de nombreuses paroisses et en particulier dans la nôtre. C’est une des pierres, sans être bien-sûr exclusive, sur laquelle nous pouvons nous appuyer pour que l’on retrouve la voie de la sérénité dans notre Eglise. Il est pour cela nécessaire, indispensable que cette réflexion soit portée par chacun dans un travail commun qui nous engage.

« Il ne peut y avoir d’avenir commun sans un travail de vérité, de pardon et de réconciliation » indique en conclusion de la présentation de son rapport Jean-Marc Sauvé.

 Vérité, pardon, réconciliation. Soyons engagés pour que notre église se consolide dans l’amour du prochain, du respect de chacun, pour que celui qui souffre soit écouté, accueilli, à l’image du Christ souffrant dans la prière et dans l’action.

Sylvain Thibon
Diacre Permanent