Dimanche 17 octobre 2021 Feuille d’informations et Edito

Feuille d’informations – du 17 au 23 octobre 2021

 

 

Journée de la mission universelle de l’Église : « Il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu » (Ac 4, 20)

 

En ce troisième dimanche d’octobre, nous sommes invités à prier pour les missions. Mais suffit-il de prier ? Il serait trop facile de nous contenter de prier, comme pour nous débarrasser à bon compte du devoir de la mission qui nous semblerait être une corvée ou un fardeau. Le Bienheureux pape Paul VI a bien souligné que la mission est dans l’essence même de l’Église. L’Église est missionnaire ou elle n’est pas. Aussi la mission n’incombe pas à quelques spécialistes, pour lesquels nous prierons. La mission c’est l’affaire de tous. Et si nous prions pour que la mission porte du fruit, cela ne dispense pas chacun d’entre nous d’y prendre sa part.

Et cela concerne tous les âges de la vie. Je suis toujours étonné de rencontrer des personnes de la génération de mes parents, qui ont reçu une bonne éducation chrétienne mais qui se sont éloignées de l’Église et de la foi, progressivement, sans conflit, et qui ont, par conséquent, besoin d’être réévangélisées. Ainsi toutes les tranches d’âge sont concernées. La mission ce n’est pas uniquement la tâche des jeunes en direction des jeunes, même les anciens sont concernés. Car si les anciens ont besoin d’être évangélisés, c’est que d’autres anciens sont appelés à être témoins auprès d’eux. Et je ne parle pas du témoignage que les anciens doivent donner aux jeunes générations.

Dans le message que le Saint Père François nous adresse pour cette journée mondiale des missions, il nous fait remarquer que les apôtres se sont mis en route parce qu’il leur était impossible de taire ce qu’ils avaient vu et entendu. Cela est encore vrai pour nous aujourd’hui.

Comment pourrions-nous ne pas proclamer les merveilles de Dieu ? Pourvu que nous les ayons nous-mêmes vues. Car, à la base de la mission, il y a forcément un émerveillement. Et si nous n’éprouvons pas cet émerveillement, c’est que nous avons encore besoin de nous convertir. A chacun de nous de s’examiner : s’il nous semble impossible d’être missionnaire, si nous ne savons que dire pour annoncer l’Évangile, serait-ce parce que nous sommes blasés, ou pire parce que nous ne verrions plus ce que l’Évangile nous a apporté ?

Il y a aussi une deuxième conversion. Jeune aumônier, je me souviens de la remarque d’un confrère plus âgé me disant que l’on ne pouvait annoncer l’Évangile par des moyens non évangéliques. Cela ne veut pas dire qu’une annonce implicite de l’Évangile est suffisante. Les merveilles que Dieu accomplit ne peuvent rester cachées. Le don de Dieu nous dépasse, certes. Mais ne n’est pas une raison pour se taire. N’est-ce pas ce que nous rappelle l’évangile de la messe de ce Dimanche ? Si l’Évangile porte La Vérité, et qu’en tant que tel, Il est la plus haute autorité, pourtant annoncer la Bonne Nouvelle est un service qui ne peut être accompli qu’avec une grande humilité. C’est pourquoi tous nous pouvons être missionnaires, car même les plus faibles et les plus petits peuvent être porteurs de l’Évangile.

Alors prions pour les missions: non seulement celles du bout du monde que nous soutenons autant financièrement que par nos prières. Mais surtout prions pour demander la grâce de devenir nous-mêmes tous missionnaires là où nous sommes.

 

Père Vincent Bellouard