Dimanche 2 juin 2024 Feuille d’informations et Edito

Feuille d’informations – du 2 au 8 juin 2024

Y a-t-il de mauvaises raisons d’aller à la messe ?

Il y a quelques semaines, un ami m’a partagé la vidéo d’un prédicateur américain prêchant sur l’Eucharistie. Ce prédicateur commençait en affirmant que 90% des catholiques allaient – selon lui – à la messe pour de mauvaises raisons : pour le chant, pour l’écoute de la Parole de Dieu, pour l’homélie, pour le fait de se sentir entouré, l’expérience communautaire, etc… Avec un peu d’humour, il invitait à aller au concert pour entendre des chants bien chantés, à un groupe biblique pour écouter la Parole de Dieu, à organiser des repas communautaires pour l’expérience fraternelle, à aller chez un pasteur protestant pour l’homélie… ! Bref, rien de très spécifique à la messe dans toutes ces motivations !

Dire cela, ce n’est pas mépriser ce que nous apprécions dans la célébration dominicale, mais c’est mettre l’accent sur qu’est l’Eucharistie : le sacrifice de Jésus, c’est-à-dire l’offrande de lui-même à son Père dans un sacrifice d’action de grâce. Il est « l’Agneau debout, comme égorgé » (Ap 5,6). Non pas celui qui est mort, mais celui qui a vaincu la mort : « le Christ, poussé par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu comme une victime sans défaut » (He 9,14). En venant à la Messe, nous entrons dans l’Eucharistie de Jésus. Ce que Saint Augustin formule ainsi : « Tel est le sacrifice des chrétiens : à plusieurs n’être qu’un seul corps dans le Christ. Et ce sacrifice, l’Église ne cesse de le reproduire dans le sacrement de l’autel bien connu des fidèles, où il lui est montré que dans ce qu’elle offre, elle est elle-même offerte ».

Une fois cela dit, nos motivations pour la messe sont-elles vraiment si mauvaises ? Pas si sûr que cela. Car le chant, l’homélie, l’écoute de la Parole de Dieu… sont, au cours de la messe, « pris », comme « englobés », « intégrés » dans l’acte du Christ qui fait de sa vie une offrande pure, une offrande sainte. De là leur caractère unique. Entendons donc cette observation dite avec humour comme un appel à entrer toujours plus en profondeur dans l’Eucharistie. C’est une bonne nouvelle : il y a une intelligence du cœur qui est appelée à grandir dans notre participation hebdomadaire à la Messe, nourrissant en nous la motivation la plus fondamentale, et qui est la vérité du sacrifice de la messe : l’amour.

Ce dimanche, des enfants du catéchismes feront leur première communion : ils y ont été bien préparés par notre équipe du catéchisme et par, on le souhaite, une fréquentation assidue de la messe dominicale. Mais cette communion n’est pas l’aboutissement d’une préparation ! Bien au contraire, elle est le début d’une nouvelle appropriation de la célébration eucharistique. Si la communion du fidèle n’est ni nécessaire ni obligée pour que la participation à l’Eucharistie reçoive toute sa valeur, elle est plus que convenable et désirable car elle réalise le sacrement : l’union du croyant avec son Seigneur dans le Corps de Jésus. Voilà la grande merveille pour ces enfants aujourd’hui ! Que cette fête du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Seigneur soit pour nous l’occasion d’une profonde reconnaissance à Dieu pour nous avoir laissé un si admirable mystère, celui de sa Présence reçue en nourriture. « Ô bon Pasteur, notre vrai pain, ô Jésus, aie pitié de nous, nourris-nous et protège-nous (…) Toi qui sur terre nous nourris, conduis-nous au banquet du ciel et donne-nous ton héritage, en compagnie de tes saints. »

 

Père Louis Thiers