Feuille d’information du 7 au 13 décembre 2025

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Préparons le chemin du Seigneur 

L’Avent n’a pas seulement pour but de nous préparer à célébrer un anniversaire, celui de la naissance de Jésus – ce qui, en soi, est déjà un grand motif de joie. Il nous dispose à accueillir Jésus dans la gloire à la fin des temps. Les auteurs spirituels parlent d’une troisième venue : celle qu’il veut effectuer aujourd’hui dans nos âmes. C’est pourquoi nous entendons la voix de saint Jean Baptiste.

« Moi, je vous baptise avec de l’eau, en vue de la conversion. Mais celui qui vient […] vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu ». Le baptême conféré par Jean consiste en une ablution d’eau versée sur le corps. Le recevoir, c’est signifier un désir de conversion. Jésus, lui, confèrera la grâce, le renouvellement intérieur de toute notre personne. Il « baptisera dans l’Esprit Saint et le feu ». Saint Ambroise écrit : « L’eau nettoie le corps, l’Esprit purifie les fautes de l’âme. (…). Autre fut le baptême de pénitence, autre est le baptême de grâce (…) L’affaire de l’homme, c’est de faire pénitence de ses fautes ; c’est le bienfait de Dieu que d’accomplir la grâce du mystère ».

Quand Jean Baptiste dit « l’Esprit Saint et le feu », il parle de la même réalité (cette manière de formuler les choses est classique dans le langage biblique). Il aurait pu dire « le feu de l’Esprit Saint ». L’image du feu est marquante. Dans la Bible, le feu signifie la présence de Dieu, une présence que l’on ne peut saisir, dont on éprouve les effets. Tout ce qui est sans consistance est détruit par le feu. Il a un effet purificateur. La Bible parle de l’or qui passe au creuset ; en sortant de la flamme, il apparaît, pur, sans les scories auxquelles il était mêlé.

Jean désigne de cette manière le jugement qu’opèrera le Christ, la séparation entre ce qui doit demeurer (l’or purifié) : la foi, l’espérance, et « la plus grande des trois » (1 Co 13), la charité, et ce qui est appelé à disparaître (les scories, consumées par le feu) : tout ce qui dans notre vie est superficiel, sans consistance, tout ce qui nous sépare de Dieu et nous enferme sur nous-même, tout ce qui est mensonger.

Mais ce feu n’est pas seulement purificateur. Il exprime la vie : l’Esprit Saint est vivifiant, donateur de vie, il éclaire, et comme une flamme, il se lance vers Dieu.

Voilà ce que nous donnera Jésus, dont Jean-Baptiste annonce la venue.

En attendant, nous sommes dans le temps de la conversion, signifiée par le baptême d’eau conféré par Jean au Jourdain. Le temps de l’Avent est un temps de pénitence (à la messe, les ornements sont violets et on ne chante pas le Gloria) et de conversion. Si la fête de Noël est un don de grâce que Dieu nous fait – nous accueillons le Seigneur qui vient à nous –, nous avons aussi à prendre notre part. Le Seigneur ne nous transformera intérieurement que si nous nous disposons à l’accueillir. « Préparez le chemin du Seigneur, proclame Jean, rendez droits ses sentiers », les sentiers de notre âme. L’Esprit Saint n’agit jamais par force. Il n’agit dans notre cœur que si nous lui en offrons l’accès. C’est le sens de ce temps de conversion, avant de fêter Noël.

Saisissons donc tous les moyens que l’Eglise nous offre : les Écritures, dont la lecture constitue un « réconfort » comme l’écrit saint Paul dans la 2e lecture, ainsi que « l’accord les uns avec les autres » et l’accueil fraternel, dont il parle également ; la prière bien sûr, et le sacrement de la confession que l’Eglise nous appelle à recevoir avec plus d’insistance en vue de Noël.

« Préparons le chemin du Seigneur », qu’Il trouve facilement l’accès de notre âme !

P. Henri de l’Eprevier