Feuille d’information du 23 au 29 novembre 2025
Acclamez notre Roi !
La solennité du Christ Roi de l’univers, après la solennité de la Toussaint que nous avons célébrée il y a peu, couronne l’année liturgique et nous rappelle la Seigneurie du Christ qui, par son mystère pascal, est victorieux du mal et de la mort. En effet, Dieu s’est engagé dans le monde depuis sa création et il ne l’a pas laissé au pouvoir des ténèbres, mais il est venu lui donner une espérance : Christ est ressuscité d’entre les morts et il attend désormais que tout lui soit soumis. C’est ainsi qu’à chaque eucharistie nous proclamons le mystère de la foi jusqu’à ce qu’Il vienne dans la Gloire.
L’évangile de ce dimanche nous donne de contempler Jésus en croix exerçant sa royauté au profit du bon larron qui l’implore. Il faut bien nous le redire, cette royauté est bien loin de nos canons mondains ou de notre imaginaire collectif. La Seigneurie du Christ nous déroute. En effet, c’est au sommet du Golgotha, que selon les Ecritures, il attire tout à lui. C’est précisément dans la remise de sa vie au Père que s’opère le jugement du monde et qu’au-delà de tout espoir il prononce la sentence au larron repentant : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ». Ainsi Le christ, Roi et Seigneur de l’univers, s’est fait le serviteur de tous, n’étant « pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mt 20,28).
Je voudrais souligner trois attitudes pour exercer cette royauté à laquelle le chrétien est appelé à participer depuis son baptême.
Un peuple à la louange de Dieu.
Il s’agit pour le croyant de reconnaître cette vérité de foi : avec Lui nous sommes victorieux de tout mal. C’est pour nous, pour moi, que le Christ est sorti libre et vainqueur du tombeau. La louange nous fait entrer dans cette victoire acquise par le sang de l’agneau et déjà nous vivons de cette espérance. Au cœur même de l’épreuve, de la détresse, de l’angoisse et même de mon propre péché, je peux proclamer en vérité la victoire du Christ sur toutes formes de mal.
Le chemin de perfection passe par la croix.
Cette proclamation du règne de Dieu ne m’évade pas de ce monde qui est dans les douleurs de l’enfantement. Au contraire, elle me donne de regarder le mal en face, d’écouter la souffrance des hommes et des femmes et d’y reconnaître le cri du crucifié. Lutter contre toutes les forces de déshumanisation qui sont à l’œuvre dans notre monde, en portant sa croix, donne au croyant de s’associer à la royauté du Christ.
Pour le chrétien régner c’est servir.
Cela veut dire que notre vie n’est plus centrée sur nous-même, mais c’est une vie pour le monde. C’est précisément dans cette dynamique du don, unie au Christ Roi, que nous trouvons notre accomplissement, ce pour quoi nous avons été créés, notre vocation commune.
Dans ce choix pour le royaume de Dieu, au terme de cette année liturgique et au seuil d’une nouvelle année, ne nous lassons pas de prier « que ton Règne vienne ». Que ton Règne vienne dans le monde, que ton règne vienne dans nos cœurs. Viens Seigneur Jésus.
Père Philippe-Jacques de Bengy

