Dimanche 20 mars 2022 Feuille d’informations et Edito

Feuille d’informations – du 20 au 26 mars 2022

« Maître, laisse-le encore cette année… »

C’est aujourd’hui le printemps. Cela tombe bien, la petite parabole du figuier que nous propose Jésus ce dimanche fleure bon le bourgeonnement printanier. Elle est donc très bienvenue. Et cette parabole nous montre que Jésus connaît bien les plantes de son environnement. Effectivement, il sait qu’un figuier pourrait commencer à donner des figues trois ans après sa plantation, mais seulement si ce figuier s’est déjà bien enraciné. Et s’il ne donne pas de fruits, ce que propose le vigneron est la bonne solution : lui donner du fumier pour faciliter son enracinement.

Tout cela est bien sympathique, mais il est quand même utile de nous demander pourquoi le Seigneur nous raconte cette histoire. D’autant plus qu’il semble y avoir contradiction entre le début du passage d’Évangile et la fin. Comme si Jésus nous disait au début qu’il y avait urgence à nous convertir et qu’à la fin il nous parlait de la patience de Dieu. Et bien, alors que la mi-Carême approche – ce n’est pas une fête liturgique, mais nous y serons jeudi prochain – il est peut-être temps de nous demander si nous avons commencé à nous convertir… La première et la deuxième lectures nous parlent bien de la sollicitude de Dieu qui voit notre misère et notre dureté de cœur, et qui vient nous en libérer. Mais elles nous disent aussi très clairement que nous devons répondre à cette miséricordieuse sollicitude. Les auditeurs de Jésus semblent croire que, être victime d’une catastrophe est le signe d’une grande culpabilité. Tandis que Jésus répond, non seulement que ce n’est pas vrai, car les victimes ne sont pas plus pécheurs que les autres ; mais surtout que le fait de ne pas être victimes d’une catastrophe ne veut pas dire que l’on est sans péché. Être épargné montre seulement la patience de Dieu, alors que notre péché nous mériterait une punition immédiate.

Alors où en sommes-nous ? Nous avons accompli la moitié du chemin qui nous conduit vers Pâques, ne pourrions-nous pas faire un point d’étape ? Aller reconnaître ses fautes dans le sacrement du Pardon est certes nécessaire avant Pâques. Mais ne faudrait-il pas, sans attendre, aller rencontrer un prêtre pour évaluer notre progression, redresser ce qui est parti de travers, et, fortifiés par la grâce reprendre notre démarche de conversion. Finalement nous pourrions dire que chaque confession prépare la confession suivante. Et c’est pourquoi il est bon de se confesser régulièrement tout au long de l’année, et non seulement à la veille de Pâques et de Noël, pour progresser sur le chemin que nous parcourons à la suite du Christ.

« Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour ». Mais ne faisons pas attendre le Seigneur.

 

Père Louis Thiers