Dimanche 19 mars 2023 Feuille d’informations et Edito

Feuille d’informations – du 19 au 25 mars 2023

Voir le salut de Dieu

Nous entendons en ce 4ème dimanche de Carême l’évangile de l’Aveugle né (Jn 9), qui constitue la deuxième étape des scrutins des catéchumènes. Avec l’évangile de la samaritaine (Jn 4), que nous avons entendu dimanche dernier, 3ème du Carême, Jésus a fait jaillir l’eau de la foi du sein d’une femme pécheresse, figure de notre vie encombrée par tant de souvenirs difficiles, de mensonges et d’autojustifications. Le péché doit être nommé pour être surmonté. Jésus lui a fait faire un itinéraire de vérité pour qu’elle retrouve le chemin de son cœur, car ce qu’il cherche, c’est le cœur, un cœur qui devienne capable d’« adorer le Père en Esprit et en vérité ». Le Carême est un temps de conversion où, dans le dialogue de la prière avec Jésus, nous permettons à Dieu d’entrer dans notre vie pour y apporter le pardon et la lumière. « Celui qui fait la vérité vient à la lumière ».

Ce dimanche, Jésus vient ouvrir les yeux de l’aveugle-né, afin qu’il voie. Car il y a quelque chose à voir : le salut que Dieu accomplit. Mieux, il y a Quelqu’un à voir : Jésus Christ, messie, sauveur. Comme bien souvent, nous pensons déjà tout savoir, nous ne voyons plus ce que Dieu fait pour nous. Nous vivons sur des acquis, peut-être justes et valables, mais qui se révèlent insuffisants et qui finissent par nous enfermer dans une satisfaction mortifère. Nous en faisons des opinions, des idées, une culture, mais ce n’est pas cela qui peut nous faire vivre. Combien de personnes se disent : « j’ai fait mon catéchisme, maintenant, je connais la foi chrétienne, ça me suffit ». Au mieux, ils « gardent la foi », au pire, la foi finit par s’éteindre. Trop souvent, notre savoir nous empêche de voir, quand il s’estime satisfait, suffisant. Il nous faut accepter, comme l’aveugle, de nous reconnaître aveugles pour nous laisser guérir par Jésus. Les efforts de conversion pendant le Carême sont parfois difficiles, mais ils sont toujours libérateurs. Cela est vrai particulièrement du sacrement de la confession. La démarche peut nous sembler ardue, elle est pourtant la source de la plus grande joie : la joie du cœur réconcilié, renouvelé. Se confesser, c’est accepter de faire la vérité dans notre vie, comme la samaritaine. C’est accepter de reconnaître notre besoin d’être guéris, comme l’aveugle-né, condition nécessaire pour permettre au Christ d’agir en nous, de nous transformer, et de nous faire voir son salut.

Dimanche prochain, 5ème du Carême, nous entendrons l’évangile de la résurrection de Lazare (Jn 11). On y entendra Jésus dire à Marthe, avec audace : « je te dis que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ». Il manifestera la gloire de Dieu en faisant sortir Lazare, vivant, de son tombeau. Il annoncera ainsi sa propre résurrection d’entre les morts.

Par notre baptême, nous avons part à la mort et à la résurrection de Jésus. Le baptême est appelé traditionnellement une « illumination ». Mettons à profit ce temps de Carême pour faire la vérité dans notre vie. Permettons au Seigneur de venir guérir nos cœurs et ouvrir nos yeux. Que nous puissions à notre tour voir la gloire de Dieu.

 

Père Henri de l’Eprevier