Dimanche 12 mars 2023 Feuille d’informations et Edito

Feuille d’informations – du 12 au 18 mars 2023

Grâce à la samaritaine, l’ouverture à un nouveau culte !

Quelles richesses et enseignements dans cet évangile. L’eau, le puit, la soif, la rencontre de cette femme avec un Juif…

L’eau d’abord, celle qui lave, qui purifie, l’eau de la nouvelle alliance, l’eau nécessaire à la vie. Et cette eau qui désaltère, c’est symboliquement la Parole de cet homme mystérieux. Il s’agit d’une Parole qui rejoint la profondeur du cœur, la vérité d’une vie : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait, venez l’écouter ».

Le puits ensuite, ce lieu de la rencontre et de l’échange. C’est autour d’un puit qu’à cette époque était célébré les mariages. Ici, il devient le lieu où se déclare le mariage spirituel : la Nouvelle Alliance entre le Christ et l’humanité, l’humanité fût-elle pécheresse et païenne comme cette femme.

La soif, après une longue marche dans le désert, boire pour survivre et poursuivre son chemin. Mais d’abord cette soif de connaître et de questionner sans complexe.

Et enfin cette rencontre avec une femme jugée impure parce que samaritaine, mais aussi parce que femme aux plusieurs maris, le dialogue devrait être impossible…

C’est pourtant à cette femme que Jésus s’adresse pour étancher sa soif !

Cette femme qui arrive sans savoir, trouve Jésus et la conversation s’engage. Mais les rôles vont rapidement s’inverser. C’est lui qui finalement va l’abreuver pour la nourrir spirituellement car tous deux ont soif. 

Car face à cette femme, Jésus, avec cette liberté qui n’appartient qu’à Lui, accepte de faire sauter toutes les barrières qui normalement devraient empêcher leur dialogue.

Avec cette rencontre, son message apparaît clairement : pour Dieu, il n’y a pas d’exclus, il n’y a pas d’ennemis, il n’y a pas de maudits, il n’y a pas d’impardonnables, il n’y a pas d’irrécupérables ! Il est venu pour sauver. Aucun obstacle ne peut venir de la race, de la culture ou de l’origine religieuse. Dieu se propose à chacun de nous, d’où que nous venions, à condition que nous Le cherchions.

Avec ce récit, nous découvrons combien finalement les gens de l’époque sont semblables à l’homme moderne. Les temps changent mais le cœur humain demeure le même. Les mêmes espoirs, les mêmes rêves et les mêmes doutes. Nous luttons avec les mêmes problèmes. Rien de nouveau sous le soleil !

Comme la Samaritaine, nous cherchons l’eau à travers nos travaux, nos corvées, notre vie bousculée, nos amitiés, nos soucis quotidiens. Nous cherchons un sens, une inspiration, une source capable de soutenir notre marche dans la vie.
Et le Christ nous attend là, au puits. Il entame un dialogue et sa parole instruit. Au quotidien, vivre ce moment, ce peut être dans nos relations impromptues avec quelqu’un, au hasard d’une lecture, au fil d’une réflexion en pleine activité, dans notre prière… 

Car ces Samaritains, ces Samaritaines que l’Evangile nous demande d’accueillir, qui sont-ils ? C’est peut-être une belle-sœur divorcée que la famille rejette ? C’est peut-être ce collègue de travail ou ce camarade d’étude dont on n’ose pas soutenir le regard ? Ou le croyant d’une autre religion ? Ou un homme suspecté à cause de ses idées, de sa race, de son ethnie, ou tout simplement de son « look » ? …

Et puis, ce rejet, il est parfois en nous. Il y a des chrétiens qui désespèrent d’eux-mêmes : ma vie est inconsistante, en désordre », Dieu ne peut pas m’aimer.

Alors, n’oublions pas la Bonne Nouvelle de cet évangile. Jésus propose l’eau vive de sa Parole à toutes les femmes, à tous les hommes à commencer par les Samaritaines et les Samaritains, celles et ceux qui vivent à nos côtés, si proches et parfois malgré-tout si distants !

Puissions-nous, au milieu de ce Carême nous prêter nous-aussi au dialogue, à l’accueil, à l’écoute.

Rendons-nous disponibles pour vivre ce dialogue en vérité et profondeur, de nous laisser abreuver sans contrainte, avec confiance et conviction comme cette Samaritaine.

 

Sylvain Thibon
Diacre permanent