Dimanche 19 décembre 2021 Feuille d’informations et Edito

Feuille d’informations – du 19 décembre 2021 au 1er janvier 2022

La sagesse d’Abba Antoine

 

Le bien ne fait pas de bruit, le bruit ne fait pas de bien. Nous avons entendu beaucoup de bruit ces dernières semaines, et ce n’est pas du bien qui en est sorti. Certes, Dieu sait tourner en bien le mal fait par les hommes (Gn 50,20), c’est même ce qu’il ne cesse de faire, mais ceci ne nous permet pas de justifier le mal.

Les conditions qui ont accompagné le départ de Monseigneur Aupetit ont de quoi nous troubler. Face à cela, nous devons ne pas nourrir les rumeurs et les soupçons. Nous devons rester des artisans de paix, dans la recherche de la vérité.

Il est bon de rappeler l’histoire d’Abba Antoine. Un jeune moine vint trouver Abba Antoine, réputé pour sa sagesse. Il l’aborda en lui disant : «Abba Antoine, j’ai quelque chose à te dire ; tu verras, ce n’est pas…». Abba Antoine l’interrompit : «ce que tu dis m’inquiète. Es-tu passé par les trois tamis ? – Les trois tamis ? qu’est-ce que c’est ? – Le premier, c’est celui de la vérité. Es-tu sûr de ce que tu vas me dire ? – Sûr ? non. Mais il y a quand même des rumeurs qui circulent… – C’est ennuyeux, lui répondit Abba Antoine. Alors passons au deuxième tamis : est-ce que ce que tu vas dire est positif ou négatif ? – Si je viens te le dire, c’est justement parce que ce n’est pas très beau ! – Il me semble qu’il vaudrait mieux se taire, lui dit alors Abba Antoine. Mais essayons le troisième tamis : est-ce utile de me le dire ?». Le jeune moine compris la leçon et s’en retourna chez lui, rendant grâce à Dieu pour la sagesse d’Abba Antoine.

Ne cultivons ni les soupçons ni une curiosité qui ne conduiront à rien. S’il y a eu des dysfonctionnements (pour quel responsable peut-on dire qu’il n’y en a pas eu ?), laissons à ceux à qui cela appartient le soin d’en juger. Quant à l’affaire des photos d’un certain journal à scandales, elle est en effet scandaleuse, mensongère et destructrice.

Ce que nous savons, à la paroisse, c’est que Monseigneur Aupetit a été notre archevêque, et qu’à ce titre il mérite notre respect. Il a été pour nous le signe du Christ Pasteur, successeur des Apôtres, nous affermissant dans la foi. Nous avons bénéficié heureusement de son dynamisme apostolique, de son extraordinaire créativité, de sa proximité avec les personnes qu’il rencontrait. Il avait de surcroît une attention particulière pour la paroisse, prenant très au sérieux la perspective des travaux. Je redis par écrit, comme je l’ai fait oralement, la très grande reconnaissance que je lui dois. Aujourd’hui, il nous donne une leçon de courage dont nous pouvons nous inspirer.

Quand Jésus est né il y a 2000 ans, le monde n’était pas plus paisible que celui d’aujourd’hui. Et pourtant, la petite flamme qui s’est allumée dans la nuit de Bethléem s’est répandue à travers tout l’univers. « Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde » (Jn 1,9). Notre tâche est d’abord de l’accueillir par une foi plus fervente, et ensuite de la transmettre, en regardant la soif de vérité, d’amour et de beauté dans notre monde, à laquelle seul le Verbe fait chair peut répondre.

Père Henri de l’Eprevier

 

Photo : « Le regard de Sainte-Anne et de Sainte Marie sur le XIIIe »,

prise par Laure Matin, lauréate du concours paroissial de photos 2021