Feuille d’informations – du 11 au 24 février 2024
Mercredi des Cendres…!
Il y a bien longtemps, je me demandais pourquoi des adultes sortaient de l’église et dans la rue avec une marque noire sur le front… !
Je trouvais cela bizarre, me demandant certainement quel signe cabalistique se cachait derrière cette tradition…
Je pense qu’il en est encore ainsi pour des millions de Français qui ne fréquentent plus l’église, n’ont plus accès aux sacrements et à la liturgie catholique et n’en comprennent plus le sens profond.
Il est bon de rappeler que le mercredi des Cendres, c’est le 1er jour de l’entrée en Carême, marqué par l’imposition des cendres. Le prêtre ou le diacre dépose un peu de cendres sur le front de chaque fidèle, en signe de la fragilité de l’homme, mais aussi de l’espérance en la miséricorde de Dieu.
Nous y sommes !
Mercredi 14 février marquera cette entrée en Carême 2024, ce chemin qui nous conduira jusqu’à Pâques, ou plus précisément jusqu’à la vigile pascale où nous aurons à renouveler les engagements de notre baptême.
Chaque chrétien est invité à effectuer cette démarche tout au long de cette journée. Ce signe visible par tous est une bénédiction pour chacun. Un engagement à ce que le Carême qui débute ne soit pas que balisé par de bonnes paroles mais se concrétise par des actes et des engagements forts pour nous mener, 40 jours plus tard, à l’essentiel de notre religion, la Pâque du Christ.
Ce Carême, plus que de privations ou de sacrifices, pourrait être avant tout un moment où l’entrainement au combat spirituel prendrait toute son importance. C’est un temps qui devrait nous rendre plus fort dans la lutte contre « l’esprit du mal » parfois si envahissant !
Cette volonté nous appartient à nous seuls !
Cette démarche est personnelle mais elle est aussi communautaire. Chaque chrétien est appelé à vivre les 3 P : Prière, Partage, Pénitence (jeûne) ! Mais c’est en fait toute l’Église qui entre dans une démarche de conversion, pour nous rappeler que nous sommes avant tout élus de Dieu.
Prendre le Carême au sérieux, qu’est-ce que cela signifie ?
Certainement pas présenter au monde une « face de Carême » nous rappelait il y a quelques temps le pape François. Le chrétien dans l’attente de la résurrection de son Sauveur n’est pas obligé de se donner des airs de croque-mort, ce serait un contre -sens.
Une dynamique personnelle, une mise en mouvement !
En revanche, nous sommes invités à nous retirer au désert, au moins intérieurement, pour nous préparer au don de la vie éternelle. Pour ce faire, la prière, l’aumône et le jeûne restent des moyens éprouvés. La prière est le moyen par excellence parce qu’il est le plus direct, celui qui nous unit à Dieu. Mais l’aumône et le jeûne, par leur matérialité et leur visibilité mêmes, nous évitent d’en rester à de pieuses allusions. Il n’est d’ailleurs pas interdit d’être ingénieux pour trouver la manière de décliner ces trois moyens à notre genre de vie, à notre tempérament. Nous savons tous, à force de confesser toujours les mêmes péchés, quelles sont les zones d’ombres de notre être qu’il nous faut convertir.
40 jours pour renaître à nouveau !
Tentons de vivre cette belle période joyeusement en n’hésitant pas à la partager, à l’expliquer pour que le plus grand nombre puisse y participer, entre dans nos églises, s’engage sur un (re)nouveau du chemin de sa foi, ou la découvre, vivant d’une grande espérance, d’une nouvelle confiance en Dieu et en l’avenir.
Que ce signe qui ornera notre front ce mercredi des Cendres soit donc un signe de partage, de volonté et d’amour. Et ce Carême, un temps de pénitence, mais aussi un temps de joie pour nous libérer de ce qui nous entrave. L’Esprit Saint vous rendra libres dit Jésus ! Guettons dès ce dimanche les premières lueurs de Pâques ! Bon Carême à tous et à chacun !
Sylvain Thibon
Diacre Permanent