Dimanche 10 janvier 2021 FIP et édito

Nos engagements baptismaux

Feuille d’infos paroissiales – FIP du 10 janvier 2021

Avec la célébration du Baptême de Jésus aujourd’hui, le temps de Noël prend fin et nous retrouvons notre couleur habituelle “verte” indiquant le temps ordinaire. La période de Noël nous rappelle la divinisation de l’humanité ; Dieu a pris la chair humaine déchue et défigurée et l’a purifiée. Pour rendre humanité libre et purifiée, pour restaurer la beauté défigurée, pour lui redonner sa valeur, il a reçu le baptême non parce qu’il a des péchés en lui mais seulement à cause de l’amour qu’il a pour ses enfants. (Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle, Jn 3,15). Alors, le baptême est un moyen efficace pour cette purification.

Par le baptême, un être humain est incorporé à l’Eglise du Christ et y est constitué comme personne avec des obligations et des droits. Le baptême, en effet, demande une participation active de chaque baptisé. Jésus après son baptême commence sa mission d’évangélisation. Il y est resté actif tout au long de sa vie. Il a même recruté ses Apôtres qui ont pris le relais. A travers donc le baptême, chaque baptisé n’est plus un spectateur dans la mission du Christ. Ce dont il a besoin pour la mission est suffisamment donné. Sa personnalité juridique et physique étant acquise dans l’Eglise du Christ, il lui incombe certaines obligations et certains droits.

Ces obligations et droits selon le Code de Droit Canonique incluent : les obligations de la mission du fidèle, le devoir de sanctification, le devoir missionnaire, le devoir d’obéissance, le devoir de travailler à l’édification du peuple de Dieu par le mariage et la famille, le devoir de contribution et de solidarité (cf C.210 – 226 CIC/83).

Parmi ces obligations, la première parle de la sanctification ; canon 210 “Tous les fidèles doivent, chacun selon sa condition propre, s’efforcer de mener une vie sainte et promouvoir la croissance et la sanctification continuelle de l’Eglise”. La vie sainte étant la première tâche pour chaque baptisé est donc sine qua non. La sanctification personnelle doit être cultivée quotidiennement à travers la prière et les œuvres de charité. L’importance de mener une vie sainte selon sa condition propre doit être prise en compte. Personne n’est obligé de suivre la spiritualité d’autrui. Chaque individu étant unique doit savoir et suivre ce qui lui est propre dans sa condition. Ce canon prévoit aussi l’attention au bien commun et au bien de l’Eglise “promouvoir la croissance et la sanctification continuelle de l’Eglise”. Alors, en menant une vie sainte, les baptisés participent à la sanctification de l’Eglise.

En lien avec la sanctification de l’Eglise est le devoir missionnaire. Le Canon 211 dispose ainsi “tous les fidèles ont le devoir et le droit de travailler à ce que le message divin du salut atteigne sans cesse davantage tous les hommes de tous les temps et de tout l’univers”. Il s’agit d’une mission qui ne provient pas d’une concession de l’autorité ecclésiale, mais d’une responsabilité reçue de par les sacrements de baptême et de la confirmation. C’est donc une sorte de droit naturel découlant du baptême. Ce canon vise tous les fidèles (clercs et laïcs) selon la condition de chacun(e), contrairement aux pensées que l’expansion (évangélisation) de la foi de l’Eglise du Christ est réservée aux clercs. Alors, chaque baptisé est appelé à collaborer chacun selon sa condition et sa capacité à la mission du Christ. Saint Paul nous le dit bien « à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée en vue du bien commun. A l’un, c’est un discours de sagesse, qui est donné par l’Esprit ; à tel autre le discernement des esprits ; à un autre les diversités de langues, à tel autre le don de les interpréter. Mais tout cela, c’est l’unique et même Esprit qui l’opère, distribuant ses dons à chacun en particulier comme il l’entend » (cf 1 cor 12,7-11).

Reprenons notre engagement baptismal au début de cette année avec rigueur et ardeur tout en visant le bien commun de tous. Si nous remplissons nos devoirs comme il faut, il y aura un meilleur monde où la grâce de Dieu reçue au baptême opère dans le cœur de tous à s’associer à la mission de Christ.

Bonne et sainte année à tous !

Père Francis Ogboo