Feuille d’information du 2 au 8 novembre 2025
Souviens-toi Seigneur de tes serviteurs et de tes servantes…
Après avoir fêté tous les saints entrés dans la Gloire de Dieu le 1er novembre, solennité de fête et de lumière, nous prenons ce dimanche le temps de prier pour les défunts.
Ce jour est bien sûr un moment pour rappeler à notre mémoire nos proches dont nous ne voulons pas oublier le souvenir. Mémoire riche de ce que nous avons partagé avec eux, des gestes et signes d’amour, de ce qu’ils ont été pour nous et ce que nous avons été pour eux. Pourtant, cette commémoration est d’un autre ordre qu’une simple commémoration. Il ne s’agit pas de panthéoniser nos proches qui ne seraient que bonté et lumière ; il ne s’agit pas plus d’essayer de lutter contre l’oubli inéluctable des générations qui se succèdent et sont engloutis dans la mort, de « faire vivre » ceux qui ont disparu par le truchement du souvenir. La mémoire humaine est bien impuissante à cela. Les stratégies d’évitement de la réalité de la mort sont multiples, avec en premier lieu la pratique problématique (et illégale) de la conservation des urnes funéraires dans la maison familiale. Pas de deuil sans affrontement de la réalité de la mort en ce qu’elle est : une véritable séparation.
Dans cette épreuve, les chrétiens se tournent vers Dieu. Ils font appel à la mémoire de Dieu : si Dieu se souvient de nos proches, alors peut-être que la mort n’est pas la fin de tout. Peut-être pourra-t-il rendre la vie à nos corps mortels ? Ce « peut-être » devient une certitude de la foi devant le Christ Ressuscité. Au cours de la prière eucharistique, nous sommes habitués à entendre le Memento des défunts : « Souviens-toi aussi, Seigneur, de tes serviteurs et de tes servantes (de N. et N.) qui nous ont précédés, marqués du signe de la foi, et qui dorment dans la paix… » (canon romain).
Ce jour est un jour de prière pour les défunts : pour qu’ils ne soient pas oubliés du Dieu de miséricorde. La « commémoration des fidèles défunts » nous rappelle notre devoir de prière : « ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel. » (CEC 1030) Notre prière pour eux se fait proclamation de notre foi dans la puissance miséricordieuse et réparatrice de l’amour divin. Cette puissance miséricordieuse au bénéfice des pécheurs s’exerce dans la communion des saints. Nos prières sont un acte de charité que nous voulons unir à l’offrande du Christ dans la célébration de l’Eucharistie.
En ce jour, la visite au cimetière et la bénédiction des tombes sont une belle coutume pour signifier l’espérance chrétienne de la Résurrection de la chair : « Frères, nous ne voulons pas vous laisser dans l’ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort ; il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres, qui n’ont pas d’espérance. Jésus, nous le croyons, est mort et ressuscité ; de même, nous le croyons aussi, ceux qui se sont endormis, Dieu, par Jésus, les emmènera avec lui. » (2 Th 4,13,14)
Père Louis Thiers