Feuille d’information du 14 au 20 septembre 2025
Célébrons dans la joie la Croix Glorieuse !
Le calendrier liturgique présente cette année un visage inhabituel : plusieurs dimanches sont éclipsés par des fêtes et solennités célébrées très souvent en semaine et qui passent probablement inaperçues pour beaucoup d’entre nous : la présentation du Seigneur au Temple (2 février), la solennité de Saint Pierre et Saint Paul (29 juin), et ce dimanche la Fête de la Croix Glorieuse !
Le 14 février est une fête que nous partageons avec nos frères orthodoxes, à ceci près qu’elle revêt pour eux un caractère pénitentiel que nous n’avons pas. Sa date correspond à la consécration de la basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem en 335, et à l’ostension des reliques de la vraie Croix. Elle est nommée en Orient « Exaltation de la Croix précieuse et vivifiante » et est devenue un jour où nous célébrons la manifestation du salut sur l’arbre de la croix : « ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. »
Juste avant d’entrer dans sa passion, le Seigneur dira encore : « Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors ; et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » (Jn 12,31-32) Oui le Christ élevé sur le bois de la Croix est à la fois la manifestation de la méchanceté et de l’impiété des hommes, mais en même temps sa victoire sur le Tentateur. Victoire de celui qui s’est montré fidèle à son Père jusqu’au bout, qui a aimé jusqu’au bout ceux-là même qui l’abandonnaient (Cf Jn 13,1). Croix glorieuse parce que l’obéissance du Christ inverse la désobéissance d’Adam, parce qu’elle nous rend la vie. Les pères ont vu en elle l’arbre de vie.
À regarder l’actualité de notre monde, nous pouvons être inquiets de beaucoup de choses, quant au financement de notre modèle de société, quant à notre capacité à rassembler nos forces, quant au respect de la dignité humaine, de la vie humaine et de tant d’autres sujets ; nous sommes dans l’expectative. Mais au milieu des multiples préoccupations humaines se tient la croix. « Stat crux dum volvitur orbis », « La croix demeure dressée tandis que le monde va sa course » dit la devise des Chartreux. Oui la Croix demeure comme un signe donné à tous : signe d’espérance et de signe du salut. S’il y a bien des hommes et des femmes pouvant porter et apporter un regard d’espérance au monde, ce sont les chrétiens. Emparons-nous de cette Espérance, mettons en Lui notre foi : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. » Si les anciens avaient érigé des croix à la croisée des chemins, sur leurs places et au sommet des montagnes, si nous mettons nos croix en bonne place dans nos maisons, c’est parce que nous voulons l’avoir toujours sous les yeux. Alors levons les yeux vers elle, soyons affermis dans la foi par cette fête célébrée en assemblée dominicale !
Père Louis Thiers