Feuille d’information 19 au 25 janvier 2025
Faites ce qu’il vous dira !
« Quoi qu’il vous dise, faites-le. » C’est la parole remplie de confiance que Marie, la Mère de Jésus, a adressé aux serviteurs de la Noce de Cana dans l’Évangile de ce dimanche (cf. Jn 2, 5). Marie, la Mère de Jésus n’est mentionnée que deux fois dans l’Évangile de Jean : lors de cette noce de Cana, tout au début de la mission de Jésus (Jn 2, 1-12) et au pied de la Croix avant sa mort (Jn 19, 25-27). Ces deux endroits manifestent à quel point la présence de Marie est particulièrement importante dans la mission de son fils, Jésus. Le « oui » de Marie à l’annonciation (cf. Lc 1, 38) manifeste sa participation et son adhésion totale à la volonté du Père qui a envoyé son Fils, son unique pour que tout ce qui croit en Lui ait la vie éternelle (cf. Jn 3, 16).
L’Évangile de ce dimanche montre en Marie la figure d’une Mère soucieuse qui connait parfaitement ce qui manque dans la vie de ses enfants. Jean la mentionne séparément de Jésus et de ses disciples en disant : « il y eut une noce à Cana et la Mère de Jésus était là ». Sa présence à cette noce est capitale. Les noces constituent depuis toujours le lieu de la joie, de l’amour et du triomphe de la vie. Elles duraient dans l’univers biblique une semaine (cf. Gn 29, 27 et Jg 14, 10. 12. 17) pour exprimer la densité de cette joie et de cet amour. Pourtant, une chose imprévue vient interrompre cette joie et cet amour : « ils n’ont pas de vin » (Jn 2, 4). Le vin symbolisait la joie de Dieu et de l’homme (Jg 9, 13). Et c’est Marie, alors qu’elle faisait partie des invités, qui a remarqué ce manque et vint en informer Jésus. Son intervention auprès de Jésus constitue une demande indirecte qui cache un trait important de son lien avec Lui : elle connait parfaitement son fils et elle a entièrement confiance en lui. Aussi, dans une situation de manque, voire de détresse, c’est Marie qui nous rappelle et nous apprend à tourner notre regard vers Jésus.
Bien que la réponse de Jésus à sa requête ne réponde pas directement à son attente, la confiance de Marie reste sereine : « Quoi qu’il vous dise, faites-le ». Cette confiance inconditionnelle de Marie constitue le prototype de toute confiance et espérance chrétienne. Elle se concrétise dans une ouverture sereine à l’avenir, dans la ferme espérance que Jésus va agir d’une façon réparatrice et libératrice.
Faire ce que Jésus dit, ce que Jésus nous dit de faire est une source certaine de la joie en abondance. C’est ce que les servants de la noce ont manifesté ce jour-là à Cana. Par ordre de Jésus, ils remplissaient de l’eau les six jarres (une jarre peut environ contenir 100 litres d’eau) destinées à la purification et en apportaient ensuite à l’intendant du festin. Et quelle surprise ! C’est le meilleur vin de tous les temps que Jésus a donné et il l’a donné en abondance. Lorsque Jésus donne sa grâce, il la donne sans calcul, il la donne en abondance. Sur la Croix, il a donné même au monde ce qu’il lui restait pour vivre : « de sang et de l’eau sortaient de son côté transpercé » pour offrir au monde le salut (cf. Jn 19, 34).
Ce dimanche, nous sommes appelés par Marie à entrer en contact direct avec Jésus. Elle nous redit de nouveau : « Faites tout ce qu’Il vous dira ! ». Au pied de la croix, Jésus manifeste son réel sentiment pour sa mère en la confiant à son disciple bien-aimé : « Voici ta mère ». Si Marie a donné au monde le plus beau cadeau qu’elle puisse offrir : Jésus, le Fils de Dieu, Jésus nous la donne en retour : comme Mère. En Marie s’incarne le vrai visage de la foi. Marie connait notre foi et notre manque. Avec Marie, allons-y ensemble vers Jésus.
Père Narindra Augustin A