Feuille d’information 08 au 15 décembre 2024
La splendeur retrouvée de Notre-Dame
Notre Dame martyrisée, Notre Dame enflammée, mais Notre Dame ressuscitée !
Dans cette période de l’Avent qui va nous conduire jusqu’à Noël, nos regards sont aujourd’hui attirés, accaparés par le spectacle de la réouverture de Notre Dame. Grâce à l’extraordinaire travail réalisé par des milliers de compagnons, notre cathédrale recouvre toute sa majesté. Quel cadeau que de contempler cette œuvre magnifique toute entière consacrée au culte et à la prière.
Mais aussi beau que soit cet édifice, il doit d’abord nous permettre de poursuivre notre chemin pour ne pas oublier que le véritable lieu de notre foi est en nous, en notre cœur animé par l’amour du Père.
Car notre corps, c’est bien le lieu où Dieu est présent par son Esprit comme il l’est dans le temple. Soyons attentifs pour que le spectaculaire ne l’emporte pas, au détriment du cheminement intérieur et de notre conversion…
Car c’est bien à cette conversion que nous invite les textes de ce 2e dimanche de l’Avent. « La parole de Dieu fut adressé dans le désert… » nous dit l’évangile de Luc. En prenant un peu de recul, n’est-ce pas un peu de ce désert que nous côtoyons dans notre monde contemporain avec une pratique du culte en chute libre, une culture religieuse déliquescente voir totalement absente, une déconnexion des réalités du ciel pour beaucoup de nos compatriotes ?
Est-ce que notre monde s’en porte mieux ? A l’évidence non !
Crise de société, crise de foi, il y a comme un parallèle avec la situation et le vécu du peuple juif lors de son exil après la destruction du temple. Dans cette période, le prophète Jérémie invitait le peuple à développer une relation personnelle à Dieu en insistant sur l’écoute de la parole. Chemin faisant, le peuple prenait alors conscience que son Dieu ne manifeste pas sa puissance en le comblant de richesses matérielles, en assurant au roi la victoire sur ses ennemis. Au contraire, la vraie puissance de Dieu, c’est sa grande capacité d’aimer.
Le peuple réalise alors que son bonheur, sa dignité, ne dépendent pas de son succès politique ou de sa richesse, mais réside plutôt dans le fait d’être aimé gratuitement et d’aimer en retour, en vivant comme des frères dans la solidarité et la simplicité.
L’espérance !
« Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours, enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu, mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Éternel » nous dit le prophète Baruc dans la 1re lecture.
Ce 2e dimanche de l’Avent nous promet le Salut pour toutes les nations de la terre, c’est-à-dire l’amour indéfectible que Dieu nous porte. Malgré nos failles, nos faiblesses, notre péché. Notre sécurité repose sur le simple fait que nous avons de la valeur aux yeux de Dieu, nous sommes aimés et aimés comme ses enfants.
Pour accueillir l’enfant qui vient, il nous faut donc aplanir la route, rabaisser les montagnes et les collines rendre droit les chemins tortueux…Impossible, difficile… ?
Allons donc ! Si nous avons la volonté de cheminer, alors nous serons aidés, soutenus pour franchir les obstacles car l’Espérance nous habite et nous conduit vers la lumière.
« Debout, Jérusalem ! Tiens-toi sur la hauteur, et regarde vers l’orient » nous dit encore le prophète Baruc.
Eh bien oui, debout, levons-nous, cessons de procrastiner ! De quoi ou de qui avons-nous peur sinon de nous-mêmes ?
Considérons la venue du Sauveur comme une étape nouvelle de notre conversion et surtout de notre volonté d’affirmer notre foi auprès de tous et de chacun. Cette conversion qui nous invite avant tout en cette heure à nous tourner vers la lumière de Bethléem.
En cette seconde semaine de l’Avent, ayons à l’esprit d’accueillir la grâce de la nativité à l’exemple de Marie et de Joseph.
Dans l’humilité, mais d’abord dans la confiance et la joie, d’ouvrir nos esprits et nos intelligences à la lumière de la foi car c’est la foi qui donne de reconnaitre dans le petit enfant de la crèche le sauveur de l’humanité !
Que la splendeur de Notre Dame retrouvée nous invite et nous incite plus encore à nous convertir, à ouvrir notre cœur à l’amour partagé et à cheminer dans l’Espérance toujours renouvelée du salut.
Bon cheminement vers la lumière !
Sylvain Thibon
Diacre permanent