Dimanche 9 janvier 2022 Feuille d’informations et Edito

Feuille d’informations – du 9 au 15 janvier 2022

« Voici l’Agneau qui nous donne la paix et consacre le monde »

La fête du baptême du Christ porte nos regards sur deux réalités qui ont en commun de manifester la puissance de salut de Dieu révélée en Jésus-Christ. Elle nous tourne d’abord vers la réalité de notre propre baptême par lequel Dieu nous sauve. « Par le bain du baptême, il nous a fait renaître et nous a renouvelés dans l’Esprit Saint. » (deuxième lecture). Nous sommes assez familiers de cette réalité : le Seigneur exerce sa puissance en nous délivrant de la mort, du péché et nous en mesurons les conséquences concrètes dans notre vie quotidienne. En revanche, il est une autre réalité du salut que nous percevons pas toujours : en venant dans notre monde, Dieu vient sauver toute la création.

Nos frères d’Orient attachent une grande importance à cette fête et pour eux l’Épiphanie est la commémoration du baptême du Christ alors que le jour de Noël ils lisent l’évangile de l’adoration des mages. Quand Dieu s’incarne en notre humanité, nous redécouvrons que notre vie est belle et grande et cette incarnation se déploie jusqu’à la profondeur de toute la création puisque Jésus descend plus bas que le niveau de la mer quand il descend dans le Jourdain pour y être baptisé. Le ciel s’ouvre alors et c’est toute la terre jusqu’à ses profondeurs qui est transformée par la grâce venue nous rejoindre.

Nous voulons soigner notre vie spirituelle et nous recherchons une vie de prière de qualité et nous avons raison. La difficulté est alors d’opposer la foi et les œuvres avec la crainte que les œuvres nous détournent de la foi selon une mauvaise interprétation du reproche que Jésus fait à Marthe.  C’est bien toute la création, c’est-à-dire non seulement la nature mais aussi toutes nos relations familiales, sociales, économiques que Dieu veut habiter de sa présence et par lesquelles son Royaume est annoncé et vécu.

Le travail n’a pas pour but unique de nous procurer une subsistance afin de pouvoir vivre sereinement notre vie spirituelle, il est aussi chemin de salut puisqu’il nous permet de nous accomplir. La politique n’est pas uniquement l’occasion de défendre nos idées pour garantir les droits des chrétiens ou la conception chrétienne de l’homme mais elle est aussi le lieu où les relations sociales doivent s’apaiser en vue de faciliter l’unité du genre humain qui est une mission de l’Église (« il fait paître son troupeau » première lecture). La vie associative n’est pas seulement l’occasion de faire le bien pour pratiquer la charité mais elle est aussi une des expressions concrètes de l’amour que le Seigneur transforme et sauve.

Vivre ensemble la foi et les œuvres sans opposer la vie de prière et l’engagement dans le monde c’est sans doute le défi permanent de la vie chrétienne et c’est un enjeu très important quand la société traverse de graves crises. Vivre ensemble la foi et les œuvres c’est aussi ne pas substituer l’une aux autres : manquer la véritable pratique des œuvres en oubliant que la foi nourrit notre engagement ou au contraire vivre une vie de prière désincarnée.

 

abbé Sébastien Courault