Dimanche 24 mars 2024 Feuille d’informations et Edito

Feuille d’informations – du 24 au 30 mars 2024

Livret de carême avec Saint François de Salles

Suivons Jésus dans la Cité Sainte

Il n’est pas très difficile de se figurer l’entrée de Jésus à Jérusalem, en ce dimanche des Rameaux. Ceux qui sont allés en Terre Sainte se souviennent du cadre majestueux de cette scène atypique. Jésus, monté sur un ânon, est descendu du mont des oliviers, depuis le village de Béthanie, à l’est de la ville sainte, jusqu’à la vallée du Cédron (qui était alors 10 ou 15 m. plus bas qu’aujourd’hui), et de là est remonté vers le Temple grandiose qui dominait la ville. A son passage, les foules étendaient leurs manteaux sur le chemin et agitaient des rameaux en l’acclamant : « Hosanna au fils de David ! ».

Poussons plus loin notre travail d’imagination, en essayant de nous demander quelles étaient les personnes qui composaient ces foules. Il y avait bien sûr les habitants de Jérusalem, qui avaient appris à connaître Jésus quand il venait pour les grands pèlerinages, au moins trois fois dans l’année. Il devait y avoir le paralytique de Béthesda et la femme adultère, l’ancien aveugle né et Lazare, Marthe et Marie, et tant d’autres. Et puis les foules qui l’avaient suivi depuis Galilée, le groupe des saintes femmes, ceux qu’il avait purifiés de la lèpre, guéris de leurs maladies et libérés des démons. Et il y avait Bartimée, le dernier arrivé, à qui Jésus avait rendu la vue à la sortie de Jéricho. Bartimée semble nous dire, à chacun de nous : il n’est jamais trop tard pour suivre Jésus. « Toi aussi, tu as ta place dans cette foule qui acclame son Seigneur ». Il nous dit qu’il y a de nombreuses portes d’entrées pour entrer dans la Cité sainte, Jérusalem, la « ville de la Paix », derrière laquelle se profile la Jérusalem céleste qui rassemble le peuple des sauvés.

Cette foule n’est pas une masse anonyme. Au contraire, chacun a un nom. Chacun a une histoire. Chacun a un lien personnel avec Dieu, un lien unique, un lien qui explique sa présence avec les autres.

Quel message pour nous ! Nous venons nombreux en ce jour des Rameaux, comme à un rendez-vous que nous ne voulons pas manquer. Est-ce pour obtenir notre petit bout de buis qui nous garantirait une bénédiction ? Le Seigneur veut autre chose pour nous. Il nous connaît par notre nom, il veut que notre propre histoire rencontre la sienne. Il nous connaît et attend que nous lui répondions, par une foi humble et sincère.

Son entrée glorieuse à Jérusalem va le conduire à sa Passion et à sa mort en croix. En contemplant son visage, bientôt marqué par les coups des bourreaux et couvert de crachats, ce sont nos propres misères qu’il nous sera donné de voir. Sur le visage du Christ en sa Passion, ce sont nos infidélités qui sont démasquées, mais aussi la miséricorde de Dieu, plus grande que notre propre péché, qui nous est révélée.

Nous avons besoin de salut. Nous avons soif de pardon et de paix. C’est cela que le Christ vient réaliser et nous offrir. Nous ne pouvons l’accueillir que par un acte de foi, un engagement de notre personne en vivant sérieusement ces jours saints. C’est pourquoi l’Eglise nous appelle à participer aux offices et à recevoir le sacrement de la confession (au moins une fois dans l’année, pour Pâques). Nous vivrons ces moments de prière ensemble, comme les foules de Jérusalem, mais pas anonymement : chacun les vivra selon sa grâce propre, en présentant à Dieu ses attentes, ses souffrances et ses joies, ses espérances.

Entrons donc derrière Jésus dans la Cité sainte. Mettons nos pas dans les siens, jusqu’au Golgotha et jusqu’à la Résurrection. Le soir de la Vigile pascale, nous accompagnerons nos 14 catéchumènes jeunes et adultes qui recevront les sacrements du baptême, de la confirmation et de l’eucharistie. Et nous-mêmes renouvellerons les promesses de notre baptême.

Que cette fête de Pâques soit pour nous l’occasion d’un renouveau dans la foi, la charité et l’espérance.

Père Henri de l’Eprevier