Feuille d’information du 21 décembre 2025 au 03 janvier 2026
Incarnation
Vous n’avez pas oublié ? Ce 21 décembre 2025 marque le solstice d’hiver, la nuit la plus longue de l’année. Dès demain, nous entrerons dans un nouveau cycle, la fin d’un cycle d’obscurité et le retour progressif à une lumière renouvelée.
Et voilà que pour les Chrétiens, une lumière particulière nous rejoint, vient briller, celle de Jésus, Dieu incarné, Dieu de l’espérance, de la joie, de la paix mais aussi de l’amour, ce dernier thème que nous portons tout au long de cette 4° semaine de l’Avent.
Dans la liturgie de ce dimanche, nos regards sont tournés vers Marie. L’annonce de la naissance de Jésus par l’ange a bouleversé le jeune couple qu’elle forme avec Joseph. C’est
surtout Joseph qui se trouve désemparé devant cette conception mystérieuse. Une telle situation le plonge dans un dilemme. Mais alors qu’il formait le projet de renvoyer Marie en secret, Dieu le chargea d’être le gardien de l’Enfant-Jésus et de sa mère. En agissant ainsi, Dieu a quand même pris un gros risque : que l’histoire s’interrompe avant de commencer. Car le respect de la Loi aurait pu conduire à la répudiation de Marie.
Mais Joseph a écouté et interprété son rêve. Comme le dit joliment le frère Philippe Lefebvre dans son livre «Joseph, l’éloquence d’un taciturne», le Dieu trois fois saint se dit dans trois fois rien. Trois fois rien du réel : une toute jeune femme enceinte, un homme juste, un rêve… Trois fois rien qui changent le monde. Et Joseph fait acte de signification, de profondeur du sens, jusqu’à la fin des temps, pour toutes les générations. Heureux l’homme qui fit entrer le salut en ce monde par un songe. Joseph s’est laissé conduire par l’Esprit Saint sur le chemin qu’il n’avait pas prévu.
Le véritable trésor est Dieu Amour ! « Le véritable amarrage du cœur ne consiste pas à posséder des biens matériels, mais à atteindre ce qui peut le combler pleinement ; c’est-à-dire l’amour de Dieu, ou mieux encore Dieu amour » nous dit le pape Léon XIV. Que l’on soit croyant ou pas, cette période de Noël est une belle invitation à la réflexion sur le sens de la vie. Au-delà de l’aspect religieux, Noël est une fête, une respiration dans un monde qui évolue très vite et au sein duquel les inégalités se creusent. L’occasion est belle, entre deux réveillons, de se poser et de réfléchir sur ce que chacun veut construire, quelles valeurs pour lui-même, pour ses proches, pour sa paroisse…
« Cette rencontre avec Dieu passe concrètement par l’amour du prochain » a rappelé le pape. La magie de Noël maintient une lumière dans un monde parfois sombre pour nous permettre de croire en un monde meilleur. Si Noël peut être un moment de partage, de solidarité et d’écoute de ceux dont nous sommes différents, alors la fête sera belle. C’est aussi le sens du message urbi et orbi adressé ce jour là par le pape. Une bénédiction à la ville et au monde, aux chrétiens comme aux non-chrétiens, qui rappelle que la paix est une valeur universelle.
La fête de Noël nous demande donc de veiller et maintenir un bel équilibre, se réjouir de la naissance du Christ et porter dans la prière le bruit du monde sans laisser ce dernier ternir la joie de Noël. C’est une invitation à un changement de regard. En ce temps de crise qui engendre de la souffrance et de l’inquiétude chez nombre de nos contemporains, un temps ou le bruit des armes se fait plus prégnant partout dans le monde et maintenant en Europe, Noël invite à vivre un temps de discernement, le choix d’un renouvellement de notre façon de vivre personnellement, en famille, en communauté, en société. Dans cette période de fête, nous aurons aussi une pensée particulière,
une prière, une attention pour toutes celles et ceux qui n’auront pas la possibilité de vivre Noël dans la joie, le partage, la communion pour des raisons diverses comme la solitude ou la maladie, des personnes âgées ou jeunes en détresse. Que ces personnes soient assurées de notre soutien dans les épreuves qu’elles traversent, qu’elles soient accueillies parmi nous, écoutées et choyées comme nous le ferions pour nos proches, pour que l’Amour triomphe. Frères et sœurs, nous vous souhaitons un saint et joyeux Noël.
Bon chemin vers Noël pour vous, vos familles, vos amis!
Sylvain Thibon, Diacre permanent
