Feuille d’information du 12 au 18 octobre 2025
« Relève-toi, va. Ta foi t’a sauvé »
Ce dimanche, l’Evangile nous parle de nouveau que Jésus faisait route vers Jérusalem, mais cette fois, en passant à travers la Samarie et la Galilée. Deux premières régions où Jésus fit ses premiers pas hors de la Judée. Samarie et Galilée symbolisaient un monde marginal où juifs et païens étaient mêlés, et où on vivait en mésentente avec Jérusalem (cf. Jn 4, 9). Et au milieu de cet univers exclu, dix lépreux viennent rencontrer Jésus. Il ne faut pas oublier que la lèpre, à l’époque, était une maladie qui appartenait à la sphère religieuse. Le livre du Lévitique (13-14) décrit l’impureté qu’elle constitue et prescrit des règles de purification. Mais aussi, plusieurs fois, elle apparaît dans la Bible comme un signe de châtiment divin (cf. Nb 12, 9-10 ; 2 R 5, 27 ; 2 Chr 26, 16-21). Ainsi, seule la force de Dieu purifie la lèpre (cf. Lc 5, 12-14). Dans la lèpre, d’ailleurs, on mettait toutes les maladies de peau repoussantes en apparence… et pas seulement la lèpre au sens médical moderne. De plus, en dehors de la souffrance causée par cette grave maladie, ces lépreux devaient aussi être mis hors du camp (cf. Lv 13, 45-46 ; Nb 5, 2). C’est dans ce contexte que nous pouvons comprendre d’une part l’itinéraire de Jésus qui vient à la rencontre de la fragilité et de la détresse humaine et d’autre part, le cri de ces dix gorges espérant la tendresse de Jésus et confiant de sa force de guérison.
La parole de Jésus dans l’Evangile de dimanche dernier : « si vous avez une foi grosse comme une graine de moutarde, … » trouve toute son ampleur aujourd’hui. Pour ces lépreux, bien que les règles de la société les empêchent d’entrer directement en contact avec Jésus, ils ont su manifester par leur cri une foi authentique : « Jésus, maître, aie pitié de nous ». Mais plus encore, ils manifestent une obéissance absolue à la parole de Jésus : « allez vous montrer aux prêtres ». Leur guérison s’accomplit dans cette obéissance. Chers amis, nous avons tous déjà reçu la foi au moment de notre baptême. C’est elle qui nous conduit vers Jésus, et c’est encore elle qui nous réunit chaque dimanche en communauté autour de l’eucharistie. C’est la foi qui nous aide aussi à reconnaitre notre vraie identité et notamment la vraie identité de Jésus. C’est ce que nous voyons dans la suite de l’Evangile. Dix lépreux sont guéris mais un seul, de surcroît un étranger, revient vers Jésus pour se prosterner et rendre grâce à Dieu. Dans sa prosternation, il reconnait que Jésus n’est pas seulement « le maître qui a pitié de lui » (cf. Lc 17, 13) mais qu’il est le grand Prêtre devant qui il doit se montrer après sa guérison et se prosterner. Dans sa prosternation, il reconnait son vrai Dieu, Jésus et que devant lui, il n’est rien. Il rend grâce, « il dit merci » pour les bienfaits qu’il vient de recevoir. Et l’eucharistie que nous célébrons, c’est une action de grâce par excellence, c’est la manière par excellence par laquelle nous pouvons manifester la grandeur du salut apporté par Jésus. Dans l’eucharistie, c’est Jésus qui vient à notre rencontre et dans sa personne, c’est Dieu qui vient frapper à la porte de notre cœur. C’est Jésus qui nous apprend à dire « Merci ».
Ce dimanche, notre paroisse part en pèlerinage à Sens, faisant route à la suite de Jésus pour découvrir sa grandeur et accueillir sa grâce. La foi n’est pas immobile, elle nous enjoint à devenir missionnaire. Comme le samaritain guéri, nous voulons vivre au sein de notre communauté paroissiale la parole de Jésus qui conclut l’Evangile de ce dimanche : « Relève-toi, va. Ta foi t’a sauvé » (cf. Lc 17, 19).
A tous et chacun, bonne mission !
Père Narindra Augustin.